- déjeté
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• XVIIe; de déjeter1 ♦ Dévié de sa position normale. Mur déjeté. Taille déjetée.2 ♦ (mil. XXe) (Personnes) Déformé, abîmé, diminué physiquement (âge, maladie, travail, soucis, etc.). Je l'ai trouvé bien déjeté. ⇒ décati.3 ♦ Région. (Belgique) Fam. En désordre. C'est déjeté, chez eux !⊗ CONTR. 1. Droit; forme (en forme), sémillant; ordonné, soigné.déjeté, éeadj.d1./d Disjoint; gauchi, courbé.— (Personnes) Le malheureux est tout déjeté.d2./d GEOL Dont les flancs n'ont pas la même inclinaison, en parlant des plis montagneux.⇒DÉJETÉ, ÉE, part. passé et adj.I.— Part. passé de déjeter.II.— AdjectifA.— [En parlant d'un inanimé concr.] Qui a subi un gauchissement; disposé de travers. Ceps tordus et déjetés (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 138). Les tuiles fanées, leurs toitures déjetées (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 93).— GÉOL. Pli déjeté. Pli montagneux dont les flancs n'ont pas la même inclinaison. Les plis peuvent être déjetés et renversés (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 61).B.— [En parlant d'une pers.] Contrefait, déformé par une déviation. Des profils anguleux de marionnettes aux reins cassés, aux épaules déjetées (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 401). Tout ce jeune monde [des jeunes gens] est bancroche et déjeté (GONCOURT, Journal, 1894, p. 572) :• Les besognes pénibles de la terre n'ayant pas déformé son corps, parmi tous les paysans déjetés, noueux, pareils à des souches, il [Pierre] avait l'air d'un monsieur de la ville.MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 24.— Région (Canada), emploi subst. Personne que l'on tient à l'écart. Synon. laissé pour compte. Et toi, pareille à une déjetée à ses yeux, pauvre Angélina (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 263).C.— [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui est de travers, désorganisé. Oui, tout est mal arrangé, rien ne s'ajuste à rien, ce vieux monde est tout déjeté, je me range dans l'opposition. Tout va de guingois (HUGO, Mis., t. 2, 1862, p. 321).Fréq. abs. littér. :59.
Encyclopédie Universelle. 2012.